Introduction

L’usurpation d’identité est un délit grave en France, qui peut causer des dommages financiers et psychologiques importants aux victimes. Que ce soit pour commettre des fraudes financières, harceler ou porter atteinte à la réputation d’autrui, les conséquences pour les victimes sont souvent lourdes et nécessitent une prise en charge juridique et psychologique.

Cet article passe en revue les peines encourues pour l’usurpation d’identité, la nature des préjudices subis par les victimes, et les possibilités de dédommagement (combien obtenir de réparations ?).

IDProtect accompagne les victimes pour qu’elles obtiennent réparation et puissent retrouver une vie normale.

Peines pour usurpation d’identité : Que prévoit la loi française ?

La législation française considère l’usurpation d’identité comme un délit pénal.

L’article 226-4-1 du Code pénal prévoit une peine pouvant aller jusqu’à un an de prison et 15 000 euros d’amende pour toute personne se rendant coupable de ce délit, que ce soit pour obtenir un bien, un service ou pour porter atteinte à autrui. Ces peines sont doublées s’agissant des cas opposant concubins ou conjoints.

Dans les cas aggravés, notamment lorsque l’usurpation est associée à des délits complémentaires (fraudes, harcèlement), la sanction peut être encore plus lourde.

Préjudice financier et préjudice moral : Quelles différences pour les victimes ?

Les victimes d’usurpation d’identité peuvent subir deux types de préjudices principaux :

  • Le préjudice financier : Il concerne les pertes d’argent subies directement (transactions financières frauduleuses, crédits souscrits au nom de la victime, etc.). La victime peut espérer obtenir réparation si elle prouve que l’usurpation d’identité a engendré des frais, des dettes, ou des pertes financières.
  • Le préjudice moral : C’est la souffrance psychologique endurée, incluant le stress, l’anxiété, la perte de confiance, et l’atteinte à la réputation. En droit, il est complexe à évaluer mais peut aussi donner lieu à une indemnisation.

Les victimes d’usurpation d’identité peuvent plaider ces deux types de préjudices dans leur demande de réparation devant les tribunaux, mais cela demande des preuves détaillées et l’accompagnement d’un avocat.

Dédommagement des victimes d’usurpation : À quels montants s’attendre ?

Les montants des indemnisations touchés par les victimes suite à une usurpation d’identité varient en fonction des préjudices prouvés et des circonstances de l’affaire.

En règle générale, les tribunaux accordent une compensation pour couvrir le préjudice financier, mais le préjudice moral est aussi pris en compte, avec des indemnisations allant de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros.

Ci-dessous, ID Protect retrace quelques affaires et faits divers s’étant déroulé en France, avec pour chacun, le montant obtenu par les victimes d’usurpation d’identé, pour mieux illustrer la manière dont les tribunaux peuvent fixer les montants de dédommagement.

Il usurpait l’identité de femmes pour organiser des rencontres d’homme à leur domicile, elles obtiennent 5 000 € au titre du préjudice moral

Dans une affaire jugée le 19 juillet 2022 à Quimper, un homme de 37 ans a été condamné pour usurpation d’identité, harcèlement et détention d’images pédopornographiques.

Ce dernier avait utilisé l’identité de ses voisines sur des sites de rencontres pour faire venir des hommes inconnus chez elles, provoquant une profonde détresse chez les victimes, qui ont reçu des visites d’hommes en pleine nuit, certains se comportant de manière particulièrement déplacée.

Le tribunal a prononcé une peine de 24 mois de prison avec sursis probatoire de deux ans et une interdiction de contact avec les victimes.

En plus des sanctions pénales, le prévenu a été condamné à verser une indemnisation de 5 000 euros aux victimes pour le préjudice moral subi.

Cet exemple démontre la gravité des situations d’usurpation d’identité et le rôle des indemnités dans la reconnaissance des souffrances endurées par les victimes.

Facebook tarde à retirer une page compromettant son identité, le boulanger victime obtient 4 000 € de réparations

En 2019, la Cour d’appel de Riom a condamné Facebook à verser une indemnité à Philippe Seramy, un boulanger de Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme), pour une usurpation d’identité ayant causé des dommages économiques et moraux.

L’affaire a commencé en 2017, lorsqu’une fausse page Facebook de la boulangerie de M. Seramy a été créée par un tiers malintentionné, avec pour intention apparente de nuire à sa réputation.

Malgré les demandes répétées du boulanger et une action en référé, Facebook a tardé à supprimer définitivement la page frauduleuse. La justice a estimé que cette négligence avait contribué à détourner des clients de la boulangerie, qui étaient potentiellement rebutés par les photos déplorables associées à l’établissement sur la page non officielle. En première instance, Facebook avait été condamné à payer 2 000 euros de provision pour le préjudice ; ce montant a été doublé en appel pour atteindre 4 000 euros, plus 2 000 euros pour les frais de procédure.

Cette affaire illustre l’impact réel qu’une usurpation d’identité peut avoir sur l’activité d’un commerçant, touchant directement sa clientèle et son chiffre d’affaires. Elle démontre également que les grandes plateformes peuvent être tenues responsables lorsque leur manque de réactivité aggrave le préjudice subi par les victimes.

Il crée un faux-profil sur un site libertin pour nuire à une ex-compagne, elle reçoit 1 000 € de dédommagement

À Saint-Gaudens, un homme a été condamné pour avoir usurpé l’identité de son ex-compagne, sur un site libertin afin de porter atteinte à sa réputation. L’affaire a débuté en novembre 2018, lorsqu’elle a découvert qu’un profil sous le pseudonyme « Lolo la blonde » avait été créé en utilisant son adresse électronique professionnelle et publié des photos compromettantes d’elle, accompagnées de commentaires désobligeants. Derrière ce faux profil se cachait son ex-compagnon, qui cherchait à nuire à son image après une séparation difficile.

En 2016 déjà, l’homme avait créé plusieurs pseudonymes similaires pour attirer des inconnus vers elle, utilisant son ordinateur professionnel pour exécuter ce plan de vengeance. L’enquête a démontré l’impact négatif de cette usurpation d’identité sur la vie personnelle et professionnelle de la victime, qui a reçu de nombreux messages intrusifs et vu son intimité gravement bafouée.

Le tribunal a condamné Patrice à 90 jours-amendes de 10 euros, soit un total de 900 euros, et lui a ordonné de verser 1 000 euros de dommages et intérêts à la victime pour le préjudice moral subi. Cette affaire souligne les risques de harcèlement et d’atteinte à la réputation via les réseaux sociaux, ainsi que l’importance d’une réparation pour les victimes. Le tribunal a également rejeté la demande de non-inscription de cette condamnation au casier judiciaire de Patrice, renforçant ainsi la gravité de ses actes.

Elle usurpe l’identité d’une rivale amoureuse et doit verser 1 700 € de réparations diverses plus les frais de justice à sa victime

À Châteaubriant, en Loire-Atlantique, une femme de 30 ans a été condamnée par le tribunal correctionnel de Nantes pour avoir usurpé l’identité de sa rivale amoureuse en créant un faux profil sur un site de rencontres. Cette affaire remonte à juillet 2019, lorsque la prévenue, souhaitant se venger, a utilisé une photo de la victime prise sur Facebook pour l’inscrire sur le site de rencontres coco.fr, la présentant de manière trompeuse. Ce geste malveillant a entraîné des répercussions importantes pour la victime, qui a dû démissionner de son poste en raison de l’atteinte à sa réputation. La plaignante a également souffert de troubles psychologiques et a été contrainte de prendre des anxiolytiques pour surmonter le traumatisme subi.

L’enquête a démontré que la prévenue, déjà condamnée dix fois pour d’autres délits, n’avait pas caché ses intentions de « se venger ». Lors de son audition, elle s’était même vantée d’avoir amusé les gendarmes avec sa version des faits, témoignant d’un profond dédain pour les conséquences de ses actions.

Le tribunal a condamné la jeune femme à six mois de prison, assortis d’une indemnisation financière pour la victime : 600 euros pour préjudice moral, 600 euros pour atteinte à la réputation, 500 euros pour la violation du droit à l’image, et 700 euros pour couvrir les frais de justice.

Il s’invente une carrière de médecin urgentiste, doit rembourser ses salaires et dédommager l’ordre des médecins pour préjudice moral à hauteur de 2 000 €

À Tulle, un homme de 40 ans a été condamné pour s’être fait passer pour un médecin urgentiste alors qu’il n’avait même pas le baccalauréat. L’imposteur, originaire de Seine-Saint-Denis, avait réussi à tromper plusieurs hôpitaux, dont ceux de Vitré, Decazeville, Brive-la-Gaillarde, et Tulle, où il a finalement été découvert en avril 2022. Son seul diplôme étant celui de surveillant de baignade, il usurpait l’identité de médecins en changeant une simple lettre de son nom de famille, rendant la supercherie difficile à détecter. Déjà condamné en 2017 pour des faits similaires, il a récidivé, exerçant illégalement la médecine et portant atteinte à la sécurité des patients.

Le tribunal de Tulle l’a condamné à trois ans de prison, dont un avec sursis, et lui a interdit d’exercer toute profession médicale, paramédicale ou dans la fonction publique. Le prévenu devra rembourser 25 525 euros, l’équivalent du salaire perçu pendant un an, à l’hôpital de Tulle, ainsi que 2 000 euros pour le préjudice moral infligé au Conseil national et au Conseil départemental de l’ordre des médecins de la Corrèze. Bien qu’il ait reconnu les faits, le tribunal lui a également imposé une obligation de soins.

Il se fait passer pour un chirurgien renommé pour mieux la séduire, elle obtient 950 € de réparations pour préjudice financier et moral

En avril 2023, un homme de 56 ans a été condamné à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Nantes pour avoir usurpé l’identité d’un chirurgien cardiaque, prétendant avoir travaillé pour l’ONU et dirigé un service à l’Hôpital américain de New York. Cet imposteur, qui possédait un casier judiciaire avec vingt-cinq mentions pour escroqueries et abus de confiance, a réussi à tromper sa dernière compagne avec des promesses d’achats de biens coûteux, dont un catamaran, une voiture de luxe, et une maison de près de deux millions d’euros.

Le tribunal a également ordonné à l’accusé de verser 450 euros pour le préjudice financier, 500 euros pour le préjudice moral, et 800 euros de frais de justice à sa victime. Cette dernière, qui avait été dupée et ruinée par les fausses promesses de l’accusé, a souligné l’ampleur de l’escroquerie et le choc émotionnel causé par sa manipulation.

Conclusion

Vous êtes victime d’usurpation d’identité et vous souhaitez obtenir un dédommagement ? Vous pensez que le vol de votre identité vous a causé un préjudice moral ou financier et vous demandez réparation ?

Chez IDProtect, nous mettons à disposition des services d’accompagnement dédiés aux victimes d’usurpation d’identité, afin qu’elles puissent défendre leurs droits, reprendre le cours de leur vie normale et obtenir gain de cause.

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