Usurpation d’identité : Ces métiers qui attirent les imposteurs

L’usurpation d’identité est une menace insidieuse qui peut avoir des conséquences désastreuses, allant de problèmes financiers à des complications juridiques graves. Si l’on pense souvent aux tentatives de fraude en ligne ou au vol de documents, il existe une forme d’usurpation particulièrement préoccupante : celle qui touche au domaine professionnel.

Des individus mal intentionnés n’hésitent pas à se faire passer pour des professionnels réglementés, exploitant la confiance et le prestige associés à certains métiers pour commettre leurs méfaits.

Dans cet article IDProtect met en lumière les professions les plus à risque et vous donne les clés pour déjouer ces impostures.

Sommaire

Avocat : Quand la robe noire cache une imposture

La profession d’avocat, symbole de justice et de savoir juridique, attire malheureusement les fraudeurs en quête de gains rapides. L’accès à cette profession est rigoureux, mais l’apparence d’expertise juridique permet à un imposteur de facturer des honoraires élevés pour des consultations initiales, de monter de faux dossiers en ciblant des personnes en difficulté, ou même d’extorquer des fonds en se présentant comme un intermédiaire judiciaire.

En décembre 2024, La Dépêche rapportait le cas d’un individu soupçonné d’avoir exercé illégalement la profession d’avocat, se voyant réclamer un demi-million d’euros par l’Urssaf pour travail illégal et blanchiment aggravé. Cette affaire souligne les enjeux financiers et judiciaires considérables liés à cette usurpation.

Comment vérifier s’il s’agit d’un faux avocat ?

Consultez l’Annuaire National des Avocats (CNA) : C’est la référence pour vérifier si une personne est bien inscrite au barreau français et a le droit d’exercer : https://www.cnb.avocat.fr/fr/annuaire-des-avocats-de-france
Demandez sa carte professionnelle : Un avocat en exercice doit pouvoir la présenter.
Soyez vigilant face à des honoraires anormalement bas ou élevés.
Vérifiez l’existence et l’adresse du cabinet.

Médecin et chirurgien : Jouer avec la santé, un crime grave

L’usurpation d’identité dans le domaine médical est particulièrement alarmante en raison des risques vitaux qu’elle engendre. Se faire passer pour un médecin ou un chirurgien permet à un imposteur d’abuser de la confiance des patients, de réaliser des actes médicaux sans compétence, de prescrire des traitements dangereux, ou même d’escroquer des organismes de santé.

Un article de Nice Matin relate l’histoire d’un médecin Cannois victime d’une usurpation d’identité sur de faux arrêts de travail vendus en ligne. Bien qu’il n’ait pas exercé illégalement, l’utilisation frauduleuse de son nom et de sa signature met en lumière la facilité avec laquelle l’identité d’un professionnel de santé peut être détournée.

Comment vérifier s’il s’agit d’un faux médecin ou faux chirurgien ?

Consultez le site de l’Ordre National des Médecins : Vous pouvez y vérifier l’inscription d’un médecin au tableau de l’Ordre : https://www.conseil-national.medecin.fr/patient/cherche-medecin
Vérifiez le numéro RPPS (Répertoire Partagé des Professionnels intervenant dans le système de Santé).
Soyez attentif au lieu de consultation et à son aspect professionnel.
N’hésitez pas à demander la carte de professionnel de santé.

Agent immobilier : Attention aux fausses promesses de logement

Le secteur immobilier, avec les transactions financières importantes qu’il implique et le rêve d’un logement, est une cible privilégiée pour les usurpateurs. Se faire passer pour un agent immobilier permet d’escroquer des personnes en quête de logement en demandant des acomptes pour de fausses locations ou ventes, ou en soutirant des informations personnelles et financières.

Récemment, Ouest-France alertait sur l’existence de faux comptes sur le réseau social TikTok réclamant de l’argent pour de prétendues visites de logements en location. Bien qu’il s’agisse d’une escroquerie en ligne, elle illustre la manière dont l’image de professionnels de l’immobilier peut être utilisée pour tromper les particuliers.

Comment vérifier s’il s’agit d’un faux agent immobilier ?

Exigez la présentation de la carte professionnelle : Elle est obligatoire et doit mentionner un numéro et la préfecture de délivrance. Vous pouvez vérifier sa validité auprès de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) ou de la préfecture.
Vérifiez le numéro SIREN/SIRET de l’agence sur des sites comme societe.com.
Méfiez-vous des demandes de paiement anticipé importantes sur des comptes personnels.

Banquier et conseiller financier : Protégez vos économies des imposteurs

La confiance que l’on accorde à son banquier ou conseiller financier, gestionnaire de nos économies, est une porte ouverte pour les fraudeurs. Se faire passer pour un professionnel de la finance permet de soutirer des informations bancaires, de proposer des placements fictifs, ou de réaliser des virements frauduleux en abusant de la crédulité des victimes.

Un article de Village Justice relate une affaire où la Cour de cassation a condamné une banque à rembourser un client victime d’une arnaque par « spoofing ». Bien qu’il s’agisse d’une usurpation de numéro, cela rappelle la nécessité d’être vigilant face aux communications se faisant passer pour votre banque.

Comment vérifier s’il s’agit d’un faux conseiller bancaire ou financier ?

Vérifiez l’accréditation de l’institution financière auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) : https://www.amf-france.org/fr/espace-epargnants/proteger-son-epargne/listes-noires-et-mises-en-garde
Ne communiquez jamais d’informations personnelles ou bancaires par téléphone ou email si vous n’avez pas initié le contact.
Méfiez-vous des offres d’investissement non sollicitées et des promesses de rendements irréalistes.
En cas de doute, contactez directement votre conseiller habituel par les canaux officiels de votre banque.

Maire ou représentant de l’autorité : Quand l’uniforme est un leurre

Se faire passer pour un maire ou un représentant de l’autorité permet à des escrocs d’abuser de la confiance et du respect associés à ces fonctions. L’objectif peut être d’obtenir des avantages indus, d’exercer un pouvoir illégitime, de soutirer des informations, ou de commettre des escroqueries en se prévalant de leur fausse position.

Le Progrès rapportait en janvier 2025 le calvaire d’un maire altiligérien victime d’une usurpation d’identité depuis deux ans. L’imposteur utilisait son identité pour diverses escroqueries, causant un préjudice moral et potentiellement financier important à l’élu.

Comment vérifier s’il s’agit d’un faux maire ?

Demandez systématiquement une pièce d’identité officielle.
En cas de sollicitation inhabituelle, contactez directement la mairie ou la préfecture concernée pour vérification.
Soyez sceptique face aux demandes urgentes ou aux promesses de faveurs.
Pour les représentants des forces de l’ordre, n’hésitez pas à contacter le commissariat ou la gendarmerie pour confirmer leur identité et leur mission.

Journaliste : L’accès à des informations sensibles

Se faire passer pour un journaliste, et plus particulièrement un journaliste d’investigation, permet à un imposteur d’accéder à des informations sensibles, de gagner la confiance de sources, ou même de diffuser de fausses informations pour manipuler l’opinion ou servir des intérêts cachés.

En 2020, L’Obs révélait qu’Alexandra de Taddeo, impliquée dans une affaire judiciaire, possédait une fausse carte de presse. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une usurpation dans le cadre de l’exercice du métier, cela illustre la facilité avec laquelle de fausses accréditations peuvent être obtenues et utilisées à des fins potentiellement illégales.

Comment vérifier s’il s’agit d’un vrai journaliste ?

Demandez une carte de presse professionnelle (la vraie possède des éléments de sécurité).
Vérifiez l’existence et la crédibilité du média pour lequel la personne prétend travailler.
Contactez directement la rédaction du média en cas de doute.
Soyez suspicieux face aux demandes d’informations très personnelles ou sensibles sans justification claire.

Notaires : L’autorité des actes authentiques

Les notaires, en tant qu’officiers publics authentifiant des actes importants, représentent une cible de choix pour les fraudeurs. L’usurpation de leur identité permet de donner une apparence de légalité à des transactions frauduleuses, notamment dans le domaine immobilier ou successoral, et de détourner des fonds importants.

Ouest-France a récemment mis en garde contre des faux emails de notaires informant de l’existence d’une mystérieuse succession. Ces tentatives d’hameçonnage visent à soutirer des informations personnelles et financières en abusant de la crédibilité de la profession notariale.

Comment vérifier s’il s’agit d’un faux notaire ?

Chambre des Notaires : Vérifiez l’appartenance à une Chambre des Notaires (départementale ou régionale). Vous pouvez trouver les coordonnées sur le site du Conseil Supérieur du Notariat : https://www.notaires.fr/fr/directory
Vérifiez l’adresse email : Les communications officielles des notaires proviennent généralement d’adresses email professionnelles clairement identifiables. Soyez très prudent face aux adresses génériques.
En cas de contact inattendu concernant une succession, contactez directement l’étude notariale par téléphone en utilisant les coordonnées que vous aurez trouvées vous-même.
Soyez vigilant face aux demandes de fonds sur des comptes inconnus.

Aide à domicile : L’accès à l’intimité des foyers

Le métier d’aide à domicile, qui implique d’intervenir au sein du foyer de personnes souvent vulnérables, peut être ciblé par des individus mal intentionnés. L’objectif est d’abuser de la confiance des bénéficiaires pour commettre des vols, des escroqueries financières, ou d’obtenir un accès facile à leur domicile pour d’autres activités criminelles.

L’Indépendant rapportait en juin 2024 le cas d’une vieille dame victime de faux aides à domicile près de Perpignan. Des individus ont profité de la vulnérabilité de cette personne âgée pour s’introduire à son domicile et commettre des vols.

Comment vérifier s’il s’agit d’une vraie aide à domicile ?

Passez par des organismes agréés ou des entreprises de confiance pour l’embauche d’aides à domicile.
Demandez des références et prenez le temps de les vérifier auprès d’anciens employeurs.
Exigez une pièce d’identité et vérifiez qu’elle correspond à la personne qui se présente.
Ne laissez jamais entrer une personne dont vous n’avez pas sollicité les services ou dont l’identité ne vous semble pas claire.

Conclusion : La vigilance, votre meilleure protection

L’usurpation d’identité dans le milieu professionnel est une réalité préoccupante. En étant informé des métiers les plus à risque et en adoptant des réflexes de vérification simples, vous pouvez considérablement réduire les risques de vous faire duper.

Chez IDProtect.fr, nous vous encourageons à la vigilance et à la prudence. N’hésitez jamais à vérifier l’identité et les qualifications des professionnels avec lesquels vous interagissez. Votre vigilance est la première ligne de défense contre ces imposteurs.

Contactez-nous pour en savoir plus sur nos services de lutte contre l’usurpation d’identité.