A travers l’accompagnement de victimes d’usurpations d’identité notre fondateur a identifié deux profils d’usurpateurs:

Cas 1 : L’usurpation d’identité aux fins d’escroquerie

L’usurpateur qui souhaite accéder à des services ou obtenir indûment des avantages est le plus fréquent. Il obtient vos documents d’identité pour commettre une variété de méfaits.

Obtenir un crédit à la consommation

De nombreux organismes acceptent de financer des achats de matériels informatiques en plusieurs fois. L’usurpateur se rend dans un magasin et demande à payer une télévision, un ordinateur … en plusieurs fois. Il va transmettre vos coordonnées et vos documents pour contracter un crédit. Etant donné qu’il n’a absolument pas l’intention de payer, il ne sera jamais inquiété et disparaitra vous laissant avec la dette à rembourser.

Obtenir un crédit bancaire

La numérisation a rendue l’accès aux services bancaires beaucoup plus facile et rapide. En effet, sans même avoir à rencontrer un interlocuteur, il est aujourd’hui possible d’obtenir un crédit bancaire. Avec des justificatifs fabriqués de toute pièce, sauf les documents d’identité qui eux sont souvent vrais, un usurpateur escroque les banques et disparait en vous laissant la note. Lorsqu’il arrête de rembourser vous vous retrouver en interdiction bancaire. Ce fichage est difficile à enlever et peut évidemment ralentir tout projet de crédit que la victime envisageait …

Location de véhicules

De nombreux organismes de crédits garantissent la location de véhicule chez les concessionnaires. En mai 2021, notre fondateur a accompagné 3 victimes qui sont poursuivies suite à la location d’un véhicule à leur nom. L’usurpateur a fait disparaitre le véhicule et les victimes doivent rembourser des sommes allant jusqu’à 80 000 euros. Les procédures pour prouver leur innocence peuvent durer plusieurs années …

Perpétrer des faits de délinquance

Une carte d’identité volée ou perdu peu servir à des usurpateurs, pour justifier de leur identité lors d’un contrôle. Un proche du fondateur recevait des amendes à son nom car l’usurpateur utilisait son document lors de contrôles à la SNCF et RATP. Mais cela peut évidemment aller plus loin, des véhicules sont immatriculés au nom de victimes qui reçoivent des amendes à leur noms. Le pire scénario vu est un véhicule ayant servi pour un braquage au nom d’une victime.

Obtenir des aides sociales

Les aides sociales auprès des organismes tels que la Caisse d’Allocation Familiale (CAF) et la sécurité sociale sont convoitées par les usurpateurs. Avec l’arrivée du Covid, les organismes sociaux étaient débordés car beaucoup sollicité, ce qui a permis à des personnes peu scrupuleuses d’en profiter.

 

Cas 2 : L’usurpation d’identité aux fins de s’installer dans l’identité de la victime

Ce cas d’usurpation d’identité est le plus difficile a déceler. Un usurpateur obtient un maximum d’informations sur sa victime afin d’obtenir un extrait de naissance. Cet extrait de naissance est le premier document qui lui permettra d’obtenir une carte d’identité. Une fois obtenue, l’usurpateur va vivre « paisiblement » avec l’identité de sa victime.

Il s’agit du pire scénario, pour une victime car elle va vivre pendant des années avec un alter égo. Il est arrivé que des victimes apprennent que l’usurpateur est déjà marié avec son identité. Ce qui implique qu’il n’est pas possible pour la victime de se marier.

Ce type d’usurpation est rendu de plus en plus difficile par l’administration. En effet, désormais les citoyens auront leurs données biométriques dans la nouvelle carte d’identité au format carte bancaire. Théoriquement, il ne sera donc plus possible pour un usurpateur d’obtenir un nouveau document d’identité.

 

Qui sont les victimes d’usurpation d’identité et de la fraude?

Les particuliers victimes d’usurpation

PERSONNE n’est à l’abri de la fraude.

Le fait de perdre un document d’identité, se le faire voler, ne pas protéger ses mails peut arriver à tout le monde. Les victimes ne sont pas (comme pourraient penser certains) des personnes négligentes. Il faut absolument s’enlever cette idée de la tête.

Les usurpateurs utilisent le phishing (ou hameçonnage) pour récupérer des données personnelles des citoyens. La méthode consiste à utiliser le logo d’entreprises connues (organismes bancaires, fournisseur d’énergie, opérateur téléphonique) pour obtenir les données personnelles des citoyens. C’est une forme d’usurpation de l’identité d’une entreprise.

Il est important de prendre conscience des conséquences d’une usurpation. Les personnes physiques dont l’identité a été usurpée sont poursuivies par les créanciers de l’usurpateur. Etant donné qu’elles sont les seules personnes vers qui les créanciers peuvent se retourner, elles doivent pendant des années prouver leur innocence.

Lorsqu’elles sont fichées à la banque de France, des projets de vie peuvent être mis en pause comme l’acquisition d’une maison ou autre… De même leur réputation est mise en cause car elles sont souvent considérées comme des « voleurs » jusqu’à ce qu’elles arrivent à prouver qu’elles n’y sont pour rien.

La charge morale est très importante car elles doivent faire des recherches pour retrouver l’ensemble des crédits pris à leur nom. Elles doivent également se battre souvent seules face aux créanciers. Le sentiment de honte et d’isolement est très fort chez les victimes. Il est important de les soutenir et de leur venir en aide.

 

Les entreprises et professionnels victimes d’usurpation

Les entreprises et les professionnels sont en première ligne face aux fléaux de l’usurpation d’identité. Ils peuvent être victimes directes ou indirectes de cette criminalité en plein essor, avec des conséquences graves tant sur le plan financier que sur leur réputation.

Victimes directes

  • Fraude financière : Les usurpateurs d’identité peuvent utiliser les informations volées pour réaliser des transactions frauduleuses au nom de l’entreprise ou du professionnel, comme des virements bancaires, des achats en ligne ou des demandes de crédit. Cela peut entraîner des pertes financières importantes, des atteintes à la crédibilité et des perturbations des activités commerciales.
  • Atteinte à la réputation : L’usurpation d’identité peut ternir gravement l’image d’une entreprise ou d’un professionnel. Les usurpateurs peuvent par exemple créer de faux sites web ou profils de réseaux sociaux pour diffuser de fausses informations ou des messages malveillants, ce qui peut nuire à la confiance des clients et des partenaires.
  • Vol de données : Les pirates informatiques peuvent voler des données sensibles lors d’une attaque par usurpation d’identité, telles que des informations clientèles, des secrets commerciaux ou des données financières. Ces informations peuvent ensuite être utilisées à des fins illégales, causant un préjudice important à l’entreprise et à ses clients.

Victimes indirectes

  • Perte de productivité : Les attaques par usurpation d’identité peuvent perturber les opérations d’une entreprise et entraîner une perte de productivité. Les employés peuvent devoir consacrer du temps à gérer les conséquences de la fraude, à réparer les systèmes informatiques compromis ou à répondre aux enquêtes des forces de l’ordre.
  • Augmentation des coûts : Les entreprises victimes d’usurpation d’identité peuvent devoir engager des dépenses importantes pour faire face aux conséquences de l’attaque, comme le renforcement des systèmes de sécurité, la réparation des dommages causés à leur réputation ou le remboursement des clients lésés.
  • Atteinte au moral des employés : Les employés peuvent être affectés par une attaque par usurpation d’identité, craignant que leurs propres informations personnelles ne soient compromises. Cela peut nuire à leur moral et à leur productivité.

 

L’Etat victime d’usurpation

L’usurpation d’identité ne frappe pas seulement les entreprises et les professionnels, mais aussi l’Etat lui-même, qui se retrouve victime collatérale de cette criminalité en plein essor. Les conséquences de ces méfaits sont loin d’être négligeables, avec des impacts financiers et sociétaux importants.

  • Fraude massive aux prestations sociales : L’utilisation frauduleuse d’identités permet aux usurpateurs de toucher indûment des prestations sociales auxquelles ils n’ont pas droit. Cette fraude, qui touche principalement le RSA, la prime d’activité, les aides au logement, les minimas vieillesse et les indemnités chômage, représente un coût considérable pour l’Etat. En 2019, la Cour des comptes a chiffré ce préjudice à un milliard d’euros, un montant alarmant qui ne cesse de croître d’année en année : « Les fraudes détectées se concentrent sur le revenu de solidarité active (RSA), la prime d’activité et les aides au logement pour les caisses d’allocations familiales (CAF), les professionnels de santé et les établissements de santé pour les caisses primaires d’Assurance maladie, le minimum vieillesse pour les caisses de retraite, les reprises d’activité non déclarées pour Pôle emploi ».
  • Altération des équilibres sociaux : La fraude aux prestations sociales met en péril les équilibres des systèmes de protection sociale, fragilisant les plus fragiles et menaçant la viabilité de ces dispositifs essentiels. En détournant des ressources destinées à ceux qui en ont réellement besoin, les usurpateurs d’identité accentuent les inégalités sociales et contribuent à l’érosion de la cohésion sociale.

  • Atteinte à la confiance dans les institutions : Les détournements de fonds liés à l’usurpation d’identité ternissent l’image des institutions publiques et fragilisent la confiance des citoyens envers l’Etat. Ce sentiment d’impuissance et d’injustice peut nourrir des ressentiments et alimenter des mouvements de contestation sociale.

Face à l’ampleur de la fraude à l’identité et à ses graves conséquences, l’Etat se doit de réagir de manière ferme et déterminée. Le renforcement des contrôles, l’amélioration du partage d’informations entre les administrations et l’adoption de nouvelles technologies de lutte contre la fraude sont des mesures indispensables pour endiguer ce fléau.

La lutte contre l’usurpation d’identité ne relève pas uniquement de la protection des finances publiques, mais constitue aussi un enjeu de justice sociale et d’équité. En garantissant que les prestations sociales parviennent aux ayants droit légitimes, l’Etat contribue à préserver la solidarité nationale et à renforcer la cohésion de la société.

 

Conclusion : Lutter contre l’usurpation d’identité : un impératif collectif

L’usurpation d’identité s’impose aujourd’hui comme un fléau aux multiples facettes, touchant aussi bien les individus que les entreprises et l’Etat lui-même. Ses conséquences néfastes, tant sur le plan financier que social, exigent une mobilisation collective et déterminée pour endiguer ce phénomène en plein essor.

  • Un enjeu de sécurité publique : Au-delà des préjudices financiers considérables, l’usurpation d’identité génère un sentiment d’insécurité et d’injustice au sein de la population. Les victimes, confrontées à des situations kafkaïennes et à des atteintes à leur réputation, se sentent souvent démunies face à l’ampleur du phénomène. Il est impératif de renforcer les dispositifs de protection des citoyens et de mettre en place des mesures concrètes pour faciliter l’identification et la poursuite des auteurs de ces crimes.
  • Une responsabilité partagée : La lutte contre l’usurpation d’identité relève d’une responsabilité partagée entre les pouvoirs publics, les entreprises et les citoyens. Les autorités doivent se doter d’outils juridiques et technologiques plus performants pour mieux appréhender les mutations de la criminalité numérique. Les entreprises, quant à elles, ont un rôle crucial à jouer en matière de sensibilisation et de sécurisation de leurs systèmes informatiques. Enfin, chaque individu doit adopter des comportements responsables sur internet et veiller à protéger ses données personnelles.
  • Un devoir de vigilance et de solidarité : Face à la menace croissante de l’usurpation d’identité, il est indispensable de cultiver une culture de la vigilance et de la solidarité. L’entraide entre les victimes, le partage d’informations et la mobilisation collective sont des leviers essentiels pour briser l’isolement des victimes et faire pression pour des mesures plus efficaces.
  • Un combat pour la confiance et la justice sociale : Enrayer l’usurpation d’identité n’est pas seulement un enjeu de sécurité publique, mais aussi un combat pour la confiance et la justice sociale. En protégeant les citoyens contre ce fléau, il s’agit de préserver l’intégrité des systèmes de protection sociale, de garantir l’équité des relations économiques et de renforcer le pacte social qui unit la nation.

L’usurpation d’identité n’est pas une fatalité. En conjuguant nos efforts et en adoptant une approche globale et résolue, nous pouvons construire un monde numérique plus sûr et plus juste pour tous.

Ensemble, levons le bouclier contre l’usurpation d’identité et protégeons notre avenir!