Usurpation d’identité : Les dangers de l’entourage proche
L’usurpation d’identité, fléau du XXIe siècle, ne se limite pas aux hackers lointains. Elle peut survenir au sein de notre propre cercle intime, que ce soit parmi les parents, les enfants, les amis ou même les collègues.
En effet, de nombreux cas d’usurpation d’identité sont commis par des proches, mettant en lumière un phénomène alarmant. En effet, ces individus ont souvent un accès facile à vos informations personnelles et documents divers, ce qui les rend capables de manipuler votre identité sans éveiller de soupçons. La confiance que nous plaçons en notre famille, nos amis ou nos collaborateurs peut être trahie de manière inattendue et cruelle.
Dans cet article, nous explorerons les différentes facettes de l’usurpation d’identité au sein de la famille, entre amis, et dans le milieu professionnel. Nous aborderons des cas récents pour illustrer ces problématiques.
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L’usurpation d’identité au sein de la famille
Usurpation d’identité entre époux ou ex-époux
Si la loi française ne reconnaît pas les vols commis à l’encontre de son conjoint (article 311-12 du Code pénal), ce n’est pas le cas du vol d’identité, qui lui, est bien sanctionné.
Dans des situations de tension ou de conflit, un époux peut être tenté d’usurper l’identité de l’autre pour plusieurs raisons. Les divorces contentieux sont aussi souvent le terreau fertile de l’usurpation d’identité. Un époux ou une épouse (ou ex) peut être tenté d’usurper l’identité de l’autre pour :
- Détournement de fonds : Cela peut inclure la souscription à des crédits en utilisant le nom de l’autre, la vente de biens sans consentement, ou le retrait de fonds sur des comptes bancaires communs.
- Atteinte à la réputation professionnelle : Des actes malveillants comme l’envoi de faux courriels à des employeurs ou à des clients peuvent causer des dommages durables à la carrière de la victime.
- Entrave à l’exercice de droits : Par exemple, un conjoint ou ex-conjoint peut tenter d’empêcher l’autre de vendre un bien immobilier en usurpant son identité.
Pendant des années, elle a signé des prêts en son nom, sans que ce dernier ne s’en doute. C’est seulement lorsque les premières relances de créanciers ont commencé à pleuvoir que l’homme a découvert avec stupéfaction que sa signature avait été falsifiée à plusieurs reprises.
Les investigations ont révélé que la prévenue avait contracté au total près de 40 000 euros de dettes en utilisant l’identité de son époux. Ces sommes ont été utilisées pour financer des dépenses personnelles, notamment un baptême et un mariage. La femme a expliqué avoir agi sous la pression de difficultés financières et avoir préféré dissimuler ses dettes plutôt que d’en parler à son mari.
Le tribunal a condamné la prévenue à une peine de quatre mois de prison avec sursis, considérant la gravité de ses actes. Cette affaire met en lumière la fragilité de la confiance au sein d’un couple et les conséquences désastreuses qu’une telle tromperie peut engendrer.
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Usurpation d’identité entre parents et enfants ou autre proche
Les liens familiaux, bien que souvent perçus comme protecteurs, peuvent parfois masquer des comportements dévastateurs. En attestent les cas d’usurpation d’identité entre parents et enfants, illustrant la relative vulnérabilité des relations au sein du cocon familial. Les raisons de ces actes peuvent être variées :
- Soustraction de fonds à un parent âgé : Dans certains cas, un enfant peut vendre des biens de ses parents ou contracter des crédits en utilisant leur identité, mettant en péril leur sécurité financière.
- Obtention de documents d’identité : Cela peut impliquer la falsification de documents pour commettre d’autres infractions, créant ainsi un cycle de fraude difficile à interrompre.
- Création d’une nouvelle identité : Des individus peuvent chercher à se dissimuler ou à fuir des situations problématiques en usurpant l’identité d’un parent, exacerbant ainsi les tensions familiales.
Dans le cadre des affaires d’usurpation d’identité entre parents et enfants, tous les cas ne relèvent pas de l’escroquerie traditionnelle, où par exemple un fils va voler l’identité de son père ou inversement.
En effet, un fait divers intéressant qui s’est déroulé au Canada illustre une situation tout à fait différente et unique. Il ne s’agit pas d’une usurpation d’identité au sens classique, mais d’une manipulation de l’identité de ses propres filles par une mère dans le but d’obtenir des avantages financiers.
En prétendant que ses filles étaient adoptées d’une mère inuit, Karima Manji a réussi à frauder les systèmes de bourses et de subventions, pour plus de 158 000 $ au détriment de l’Association Qikiqtani Inuit (QIA).
L’usurpation d’identité dans le cercle social
Usurpation d’identité entre amis
L’amitié, qui repose sur la confiance mutuelle, peut parfois être mise à mal par des actes d’usurpation d’identité. Les motivations derrière ces comportements déloyaux sont souvent variées et reflètent des problématiques personnelles profondes :
- L’envie : Un ami peut ressentir le désir d’accéder à un mode de vie plus aisé que le sien, poussant à usurper l’identité d’un camarade pour bénéficier de ressources financières ou d’avantages indus.
- La vengeance : Des disputes ou des ressentiments peuvent inciter une personne à commettre des actes malveillants, y compris l’usurpation d’identité, dans le but de se venger d’un ancien ami.
- Le besoin d’argent facile : Pour financer des addictions ou des projets illégaux, certains peuvent recourir à la fraude en utilisant l’identité d’un ami, exploitant ainsi la confiance qui les unit.
Pendant plusieurs années, elle a usé de leur confiance pour s’approprier leurs identités et contracter des prêts bancaires frauduleux.
Le préjudice total s’élève à près de 500 000 euros, un montant considérable qui a plongé les victimes dans une situation financière précaire.
Le modus operandi était simple, mais d’une efficacité redoutable. Pauline D. profitait de moments de convivialité pour dérober discrètement les papiers d’identité de ses victimes. Munie de ces documents, elle ouvrait des comptes bancaires et souscrivait alors à des crédits à leur insu. Le montant le plus élevé d’un seul prêt s’élevait à 256 000 euros, une somme qui a permis au couple de malfaiteurs d’acquérir une maison.
Les conséquences pour les victimes ont été désastreuses. Elles se sont retrouvées endettées, fichées à la Banque de France et ont dû faire face à des procédures judiciaires. Certaines ont même été interdites bancaires. Au-delà du préjudice financier, c’est la trahison d’une amitié qui a le plus marqué les victimes.
Lors du procès, les victimes ont exprimé leur souffrance et leur colère. Elles ont raconté comment cette expérience avait ébranlé leur confiance en l’autre et comment elles avaient mis du temps à se remettre de cette épreuve. L’une d’entre elles a souligné l’ironie de la situation, rappelant qu’elle avait été témoin de mariage de Pauline D. et qu’elle avait même été la marraine de sa fille.
Cette affaire nous invite à la vigilance, même au sein de notre cercle d’amis, car la malhonnêteté peut se cacher derrière un visage souriant.
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Usurpation d’identité entre collègues
Le milieu professionnel, souvent marqué par des rivalités intenses, peut devenir un terrain fertile pour l’usurpation d’identité. Les motivations derrière de tels actes sont variées et témoignent de la complexité des relations au travail :
- La jalousie professionnelle : Un employé peut être tenté de nuire à la carrière d’un collègue en usurpant son identité, espérant ainsi saboter ses opportunités de promotion ou sa réputation au sein de l’entreprise.
- Le vol d’informations confidentielles : L’usurpation d’identité peut également viser à accéder à des données sensibles pour en tirer un profit personnel ou pour les revendre à un concurrent, compromettant ainsi l’intégrité de l’entreprise.
- La vengeance : Suite à un licenciement ou à une humiliation subie, un individu peut chercher à se venger en commettant des actes d’usurpation, créant des dommages considérables pour la victime.
Le 8 avril 2024, Matthew David Keirans a été reconnu coupable d’usurpation d’identité et de faux témoignage par un tribunal fédéral de l’Iowa. Il risque désormais jusqu’à 32 ans de prison et une amende de 1,25 million de dollars.
L’affaire remonte à 1988, lorsque Keirans a commencé à usurper l’identité de William Woods, un ancien collègue. Pendant 35 ans, il a utilisé cette fausse identité pour ouvrir des comptes bancaires et contracter plus de 200.000 dollars de crédit.
Pendant ce temps, le vrai William Woods, vivant comme sans-abri à Los Angeles, a découvert qu’il était accusé à tort de vol, étant même interné en hôpital psychiatrique en 2020.
Sa détermination à prouver son innocence a conduit à une enquête, révélant finalement la supercherie grâce à une comparaison ADN. Matthew Keirans a reconnu les faits en juillet 2023, et son cas souligne les graves conséquences de l’usurpation d’identité dans le milieu professionnel.
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